J'ignore pleinement la réflexion d'autrui. Je me sens complètement imperméable à la pensée qui traverse les visiteurs du musée...
Façade du musée de la Sucrière - Confluence -Lyon |
Il faut dire qu'un an en arrière, j'entrais dans un musée, je visitais, et je voyais... sans voir. Peinture, sculpture, créations, conceptions, performances... Je donnais du beau, du pas beau, du bien, du moins bien. Aucune putain de réflexion.
Chiharu Shiota - Labyrinth of Memory - Lyon 2012 |
Mais... maintenant ? Maintenant je me demande simplement de quelle façon les autres vont au musée, de quelle manière ils perçoivent une œuvre. Y a-t-il chez eux un tracé cognitif similaire au mien ? Si j'aborde le gaillard là-bas, avec son crâne bien rasé, son T-shirt tendance, ses Ray-bans et sa mamzelle, vont-ils exprimer une pensée similaire à la mienne ?
Excentrique(s) Travail in situ - Monumenta 2012 - œuvre que l'on doit à ce connard de Buren... |
Je m'extirpe aussi avec mal de ses lieux d'Art où je croisais foule parisienne boboifiée, codifiante et affligeante. J'ai entrainé ma pensée, aiguisé ma réflexion comme un gamin qui espère partir en guerre après avoir taillé un bâton. Sont-ils alors dans le vrai ? Et qui ? Comment savoir ? Lyon ressemble de plus en plus à sa grande sœur hypertrophiée, et de ce fait, sa population devient friande d'expositions et de Culture.
Culture. On se culturise, oui, on va aux musées, on lit moult livres, on va au cinéma voir des films tellement intellectuels et indépendants...
Si tu es faible et craintif, suis l'exemple de Scharzy : culturise-toi!! |
Je me suis fait la réflexion hier, en partant pour une journée de balade à travers la ville : je ressentais la même excitation à l'idée d'aller au musée qu'à celle de découvrir le nouveau Disney. Je ne veux pas dire par là que je suis troooop différent des autres, que pour moi, le musée n'est pas une contrainte mais un plaisir, ça sous-entendrait que je serai le seul visiteur à ne pas me forcer à venir à une expo... Ce qui serait bien ridicule, et navrant quant à l'idée que je me ferai de l'espèce humaine et de moi-même.
Mais dans tout les cas, je sais que je ne me cultive pas : je m'amuse. Et ça c'est vachement bien. Voilà voilà.