Il y a un truc que je trouve vachement fortiche dans LOTRO, c'est le rendu de la sensation d'effroi du personnage lorsqu'il fait fasse à une créature de type Nazgul ou autre. Ca m'a tellement impressionné que je vois limite les choses différemment grâce à ça.
L'effroi.
Ça doit bien faire deux putains de semaines que je le subis. J'avais pas à redire jusque là, je bossais, dessinais, progressais, je reprenais un rythme intéressant. Puis le chaos s'est présenté à moi sous une forme singulière de peur, d'angoisse de merde qui m'a fait fuir à travers les ténèbres un adversaire silencieux et drapé de noir. Invisible, douloureux et partout à la fois. J'en venais à cracher le crayon que j'avais entre les dents.
Une grande main m'agrippait, et le contact avec ma peau me provoqua un vertige considérable. L'estomac noué? Plus même. Une violence au cœur, au corps, la gorge déchiquetée par mon propre effroi. L'adversaire se plaçait face à moi, et derrière lui, l'unique sortie de ces ténèbres. On dit "lueur au bout du tunnel"... Non, pas un tunnel. Une lueur, lointaine, et suffisamment forte pour éclairer les lieux alentours: deux ans, deux ans d'insouciance, de risques à la con, de pertes et d'effroi. Non, pas un tunnel, mais un espace insignifiant, entre le vide et la sortie. Une falaise titanesque, qui s'érode désormais d'heure en heure, et ce fichu adversaire qui ne bronche pas d'un poil, qui sourit et qui attend, patiemment, que je fasse un pas vers lui. Le vide, l'effroi, l'horreur, ou ce géant sombre, aux pupilles acérées et au sourire carnassier. On ne souhaite pas me voir tomber, mais cet être provoque chez moi une terreur folle. On s'attend à ce que je l'affronte, on attend mon premier pas, la charge déchainé, le dernier mouvement d'un bougre de con en direction d'un contrat qu'il s'est engagé à remplir: réussir...
L'effroi trouble la vision et accélère le cœur. Le corps répond de façon désordonné, anarchique. Aucune échappatoire. Juste... Faire face, et advienne que pourra!
